ALL THOSE FAIRYTALES ARE FULL OF SHIT.

Six heures du matin. L’aurore commençait à se montrer, les petits jeunes rentraient d’une orgie alcoolisée et il n’y avait personne pour exhiber son corps en bikini sur la plage. L’heure parfaite pour moi d’entreprendre mon jogging matinal. Habillée comme si j’allais courir un marathon, j’étais à l’aise dans mes chaussures de course et mon survêtement flexible et confortable. Après avoir fermé la porte de ma maison à clef, mis ces clefs dans ma poche avec mon téléphone, je me dirigeai vers la plage en marchant. Une fois les pieds dans le sable, je mis mes oreillettes dans les oreilles et commençai à courir. Faire ce jogging matinal tous les matins me permettait de garder la forme, c’était une habitude. Depuis que j’avais onze ans ma mère m’emmenait courir tout les matins. Elle disait que la course était le meilleur moyen de dépasser ses limites. Depuis, j’ai gardé ces vieilles habitudes qui renaissent souvent lorsque je me remémore ce vieux passé. Après une dizaine minutes de course, j’eue le besoin de m’arrêter. Un énorme point de côté à la côte, je posai ma main dessus et j’appuyai pour qu’il cesse, en vain. Ca faisait plusieurs minutes qu’il me guettait mais je n’y avais pas prêté attention. Je retirai ma main et m’effondra par terre. La tête dans le sable, plat ventre, je n’arrivais plus à respirer. J’essayai de me tourner pour me mettre sur le dos et regarder le ciel pendant que je récupérai calmement ma respiration. J’avais presque oublié la sensation que l’on ressentait lorsqu’on arrivait plus à respirer. On avait des larmes de panique, le souffle coupé, on ne pouvait même pas crier, la seule chose que l’on pouvait faire dans ces cas là c’était s’effondrer au sol et prier pour que quelqu’un nous trouve et nous emmène à l’hôpital. Malheureusement, ce n’était pas la bonne heure pour souffrir d’asthme à l’effort. Je pensais pourtant que j’avais dépassé tous ça, que plus jamais je ne manquerais d’air dans mon corps. J’avais tord. J’avais un petit peu trop forcé sur ma course, maintenant je gisais au sol en essayant de récupérer mon souffle. Une demi-minute d’asthme s’était écoulée et l’air circulé à nouveau normalement dans mon corps. Je me redressai puis me releva pour marcher calmement, toujours dans le même sens. Au lieu de rentrer chez moi pour boire de l’eau, je préférai poursuivre ma balade afin de dépasser mes limites. Je fus surprise d’apercevoir quelqu’un que je croyais ne plus jamais revoir après lui avoir fait comprendre que je n’étais pas intéressée. Je continuais de marcher doucement vers lui. A vrai dire, il était sur mon chemin. « Dégage Elliot. » J’espérai fortement qu’il ne m’ait pas vu m’effondrer par terre tout à l’heure. Lui et son sourire narquois me narguait. Planté devant moi, sur la plage, il n’avait pas l’air de vouloir bouger son fessier. Je fronçai les sourcils, prête à le contourner lorsqu’il se décala d’un pas volontairement sur le côté pour bloquer mon passage. « Qu’est-ce que tu veux ? » demandais-je en soupirant, les yeux levés au ciel. Je n’étais pas prête à faire un second effort pour le contourner à nouveau, j’étais encore trop faible et j’avais surtout pas envie. La dernière chose dont j’avais besoin c’était bien un nuisible comme lui.