« Rony, mon chéri, tu as fait tes devoirs ? » Assis à la table du salon, le garçon hocha la tête en signe d’approbation. Oui, il avait fait ses devoirs, comme à chaque fois qu’elle le lui demandait, tous les jours, même le dimanche, depuis qu’il était entré à l’école. Le cliquetis de ses talons haut qui annoncèrent qu’elle arrivait près de lui. Elle se pencha rapidement vers lui et l’embrassa sur la joue, lui laissant une trace de rouge à lèvre, un rouge accordé à la couleur de sa veste et à celle de ses ongles. Un rouge qui illuminait son visage au maquillage parfait et qui se mariait à la perfection avec sa longue chevelure brune, coiffée impeccablement. Elle retournait bossait, il n’y avait qu’à voir son tailleur parfaitement repassé, ses escarpins cirés à la perfection et cette couche de maquillage qui recouvrait son visage pour en avoir la confirmation. Elle attrapa rapidement son sac à main avant de s’éloigner vers le salon. « Tu ne te couches pas tard ce soir mon cœur, il y a école demain. » Il leva les yeux au ciel. Oui, il le savait pertinemment. « Qu’est-ce que fais ton père ? Il n’est pas rentré ? Je dois partir moi ! » Elle parlait toute seule comme souvent. De toute façon, père ou pas, elle allait partir en laissant le gamin tout seul dans la maison. Julia Evans-Kitzinger était une femme intelligente mais elle délaissait trop souvent sa vie familiale au profit de sa vie professionnelle. Elle ne laissait pas tomber l’affaire. Pour elle, l’époque où les femmes n’étaient bonnes qu’à rester à la maison pour s’occuper des enfants et de la cuisine était révolue depuis longtemps. Elle était féministe, militante pour les droits des femmes et pourtant elle était la première à se servir de ses atouts de femmes pour que ses clients signent ses contrats. Elle avait le battement de cils parfait, le bouton du chemisier qui se déboutonnait facilement, laissant entrevoir les courbes parfaites de son décolleté bref, elle militait pour les droits des femmes mais paradoxalement elle était presque rendue à vendre don corps pour une signature. Les femmes n’étaient pas des objets uniquement quand ça l’arrangeait. Ethan Kitzinger était tombé sous son charme à la minute où il l’avait croisée, elle avait cette élégance hors du commun, elle était brillante et elle n’avait rien d’une fille facile. Il l’avait épousée quelques années plus tard et lui avait donné un enfant. Seul enfant qu’elle s’était accordé à porté dans son corps qu’elle voulait garder parfait. Elle avait ses principes, souvent incompris de bien des femmes. Elle faisait de son mieux pour aimer son époux et son fils dans son temps libre, c’était déjà ça. Elle voyait déjà son fils reprendre le flambeau l’entreprise Kitzinger, gestion financière dont elle était la patronne. Son père en était l’avocat attitré. Un métier qui ne manquait pas de classe mais il fallait l’avouer, moins glorifiant que la grande patronne d’une entreprise de placement financiers. Une victoire personnelle pour Julia, elle avait vaincu son homme, c’était elle la finance de la maison et lui qui faisait les courses. « Ah, le voilà. Je file mon Rony. Je t’aime fort. » Sur ses mots il entendit la porte d’entrée claquer son père venait d’entrer dans la maison, elle l’embrassa rapidement avant de sortir. Son père poussa un léger soupire avant de rejoindre le petit dans la cuisine. « Aaron, j’espère que tu sauras combattre avec force le complexe d’Œdipe et que tu ferras tout pour ne pas épouser une femme comme ta mère. » Le garçon, haussa un sourcil, son père lui adressa un sourire avant de lui ébouriffer les cheveux. Il était sans doute trop jeune pour comprendre cette histoire ou peut-être, qu’il ne serait jamais à même de comprendre.

« Rony qu’est-ce qui t’arrive ? » Le jeune homme lança un regard agacé à son ami. « ne m’appelle ma Rony tu veux ? » Son ami se laissa aller à rire. Évidement, ça l’amusait de l’appeler Rony et ce depuis qu’il avait rencontré maman Kitzinger. La barbe. Il fallait qu’elle contamine ses amis avec ce surnom débile. Depuis qu’il avait quinze ans son meilleur ami prenait un malin plaisir à l’appeler Rony. À ce train là, même Lauren s’y mettrait et ce serait la fin du monde - ou presque. « Arrête de râler et dit moi ce qui ne va pas … Rony. » Encore un rire. En plus ça l’amusait d’être agaçant enfin, passons. Aaron ne releva pas une seconde fois, c’était inutile il continuait. « C’est Lauren. » Il se laissa tomber dans le fond du canapé. « Lauren va pas bien ? » Il jeta un regard dépité à son ami. Il devait le faire exprès pour comprendre tout de travers comme ça. « Non … Enfin, elle va bien, si elle allait mal je serais avec elle, pas avec toi, crois-moi. Ce qui ne va pas c’est Lauren et moi. » Son ami haussa les sourcils d’une façon qui en disait long genre ‘plaque là tout ira mieux’ ou encore ‘va tirer un coup avec une nana du bar et tu te sentiras beaucoup mieux’ des conseils stupides qu’il faisait mieux de ne pas prononcer à haute fois parce que de toute façon, il ne les suivrait pas. « Alors qu’est-ce qui s’est passé ? » Aaron haussa les épaules avant de plonger sa main dans le saladier de pop-corn entre eux deux. « J’hallucine ou ils sont salés tes pop-corn ? » Ouais, il n’aimait pas les pop-corn salés, mais de toute évidence, là n’était pas la question. C’était juste une belle façon de faire diversion qui de toute évidence ne marcherait pas. « Ta gueule et répond a ma question. » Aaron arqua un sourcil. « Je peux pas me taire et te répondre il faut que tu choisisses. » Son ami laissa échapper un soupire las. Personne ne pourrait jamais changer Aaron et sa façon de fuir les questions chiantes. « Répond où jte fais bouffer mes pop-corn salés par les trous de nez. » Aaron soupira à son tour avant de se redresser dans le canapé. « T’es con. Y a cette fille et son gars qui ont lancé une révolution. D’ailleurs pour se lancer une guerre pareille, soit ils se sont mit d’accord en espérant gagner du fric ou alors il sont en instance de divorce et sa se passe mal parce qu’elle veut l’argenterie du mariage et qu’il ne veut pas la lui laisser. Enfin bref. Lauren travaille là-dessus, genre c’est le scoop de l’année, à côté de ça, les gosses qui meurent de faim au fin fond de la fric on s’en fout. C’est le grand sujet de la boite en ce moment. Débile. Bref, elle travaille là-dessus avec ce gars là, fervent défenseur des droits des femmes et j’ai l’impression qu’il veut se la faire … » Il n’y avait qu’à voir la façon dont il la regardait pour se faire cet avis. Il était attiré par Lauren ce type. Lauren qui était sa copine à lui dont il était amoureux et qu’il n’allait pas laisser à ce type comme s’il s’agissait du prix de la dernière tombola. « Il défend les femmes ? Il est gay t’inquiètes pas. » Encore une fois Aaron soupira. Si les deux autres glands s’étaient lancés une guerre contre les stéréotypes, ils seraient frustrés d’entendre ça, parce que niveau stéréotype, il était beau lui. « T’es vraiment con. On peut défendre les droits des femmes sans être gay, parce qu’un gay reste un homme. C’est pas parce que tu es gay que tu penses comme une fille. » Peut-être que lui, il défendait un peu trop la communauté homosexuelle pour que personne ne vienne a douter de son hétérosexualité qui pourtant était bel et bien confirmée. « Casse lui les dents alors. » Aaron soupira une énième fois., « T’es vraiment le pire ami du monde tu sais ? Allume donc la console comme ça je pourrais m’entrainer à te casser tes dents à toi ! » Sur ces mots le jeune homme bondit du canapé pour allumer la console de jeu. De toute évidence, son problème avec Lauren n’était pas réglé, tout comme cette guerre stupide. Une chose était sûr, il ne laisserait pas l’autre gugusse du bureau lui prendre sa petite amie, même s’il devait se battre pour ça. Cela dit, il avait bien peur de se prendre une raclée s’il était amené à se battre un jour ailleurs que dans un jeu vidéo.

Aaron Kitzinger a écrit:

Elle contamine les gens à Dianna, la coquine